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MICMACS A TIRE LARIGOT

Un film de Jean-Pierre Jeunet

2ème avis

Son père est mort en sautant sur une mine dans le désert marocain. Des années plus tard, Bazil a lui pris une balle qui s'est logée dans sa tête, alors qu'il assistait à une fusillade devant un magasin. Devenu SDF, il est recueilli par une bande d'originaux qui vivent dans une maison faite de bric et de broc, dénommée « tire-larigot ». Alors qu'il récupère lui aussi ce qu'il trouve, il tombe sur les bâtiments des sociétés produisant les armes qui ont fait son malheur...

Dans son nouveau film, Jean-Pierre Jeunet, réalisateur mondialement connu pour « Alien 4 » et « Le fabuleux destin d'Amélie Poulain », pour ne citer que deux de ses films, nous entraine encore une fois dans son univers atypique. On y découvre une pléiade d’acteurs (Julie Ferrier, Jean-Pierre Marielle, Yolande Moreau, Omar Sy, André Dussolier, Dominique Pinon…) menée par Dany Boon dans un rôle pour lequel Jamel Debbouze était pressenti. Du casting au montage, en passant par les couleurs chaleureuses et la bande son, on retrouve bien la griffe « Jeunet ».

Le scénario se base sur trois axes (la vengeance, la dénonciation de l’industrie des marchands d’armes, la bande à Bazil) malheureusement pas assez exploités par Jeunet, qui ne fait qu’esquisser la personnalité des chiffonniers. À trop vouloir miser sur le burlesque, ce « micmac » en oublie la poésie et l’émotion ne parvient pas toujours à s’immiscer dans la comédie. Malgré la prestation des acteurs et la caméra de Jeunet, ce scénario peine à égaler ses précédents films mais reste un bon divertissement.

Comparant son cinéma à la cuisine et au bricolage, Jean-Pierre Jeunet exprime aussi ici sa volonté de jouer avec le spectateur, en dissimulant par exemple 5 affiches de « Micmacs à tire-larigot » dans certaines scènes ou en débutant son film par « the end ». Bien qu’il ne soit pas friand des films d’animation, les références aux cartoons sont très présentes : l’homme canon, « Blanche Neige et les 7 nains », qui ont chacun leur rôle. Il se plait donc à mélanger les genres : clin d’œil à d’anciens films (dont « Delicatessen »), générique anglo-saxon des années 1950, archaïque-moderne, le côté graphique des BD et le mouvement du cinéma…

Manon Demolin et Ludivine Forge

Lycée Saint-ExupéryEnvoyer un message au rédacteur

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