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I COMETE

Un film de Pascal Tagnati

Contact entre générations

Dans un village de Corse, l’été est synonyme d’interactions entre les générations. Un vieil homme se plaint du bruit des mobylettes, des adolescents le rembarrent, des enfants chantent dans la rue, de jeunes adultes friment ou draguent… On parle des cours de danse, des fourmis qu’on combat, d’amour, de souveraineté…

I Comete film movie

Co-écrit avec une partie des habitants du village, le premier long métrage de Pascal Tagnati embauche aussi quelques acteurs professionnels, pour donner vie à un village corse où les générations se mêlent, les intérêts divergent, la tradition compte, le passé se dévoile, et l’identité s’affirme. Capturant de petits moments de vie, l’auteur embrasse une communauté certes empreinte de cohésion comme de contradictions, mais toujours tournée vers la vie. Une vie qui s’exprime autant dans l’agitation de l’espace public, la musique et la fête, que dans des moments de calme, qu’il s’agisse de l’intimité d’une chambre ou d’un coin discret le long de la rivière...

"I Comete" entremêle avec acuité les trajectoires de personnages qui ne se sont pas vus pour la plupart depuis l’été d’avant, mais se retrouvent souvent comme si de rien était, comme s’ils poursuivaient une discussion entamée l’année précédente, ou renouaient avec un projet, entraînant certains, ou en laissant d’autres ici, peut-être jusqu’à l’année suivante. Le film, qui a remporté le Prix spécial du jury dans la Tiger Compétition du Festival de Rotterdam 2021, s’observe ainsi comme une sorte de fresque, où l’on trouve une retraitée dissertant sur les limites du féminisme, un homme adopté, un marginal retapant sa maison, un frimeur en quad, un couple aux jeux érotiques, des adolescents qui lézardent...

Au-delà de certains aspect potaches, comme le jeu de la Dame blanche, simulant une apparition fantomatique en bord de route, le scénario aborde au passage des sujets plus graves, comme la politique agricole, l’isolement des adolescents, le rapport à l’hexagone, ou le mépris extérieur de l’accent. Tout ici est à la fois temporaire et fait de liens profonds, Pascal Tagnati parvenant, par de longs plans fluides, à capter l’été comme une parenthèse apaisée où les destins se croisent, pour mieux se séparer, et garder quelques bribes des lieux et des autres.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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