DIXIELAND
Un typique film indé US pour sujet rebattu
Rien de neuf dans cette histoire de taulard repenti qui s’éprend d’une femme en proie à des difficultés financières et qui décide de tenter un dernier coup pour la mettre définitivement à l’abri du besoin. Hank Beckford a beau tenter de rendre sa mise scène flottante, l’accompagner d’une musique aérienne pour souligner l’état des personnages, comme dans tout drame américain indépendant qui se respecte, il est difficile de s’attacher à ce couple qui s’unit bien trop rapidement.
En fait la notion de temps est l’un des problèmes majeurs du film. On croirait le montage elliptique (et il l’est pourtant bien trop à la fin) laissant penser que plusieurs semaines s’écoulent pour laisser respirer la relation entre Kermit et Rachel. Il n’en n’est rien. Tout au long du film, Kermit n’a de cesse de répéter qu’il n’est dehors que depuis un jour. Dès lors, difficile d’adhérer aux choix inconsidérés de Kermit même si l’on pourrait lui reconnaître un caractère impulsif.
Mais le plus gênant reste que Hank Beckford n’apporte finalement que très peu au genre. Il nous montre avec parcimonie cette white trash du sud des Etats-Unis - une région ravagée par la drogue, subissant le chômage et le manque d’argent - préférant ainsi centrer son sujet sur l’idylle des deux tourtereaux et la stupidité que Kermit s’apprête à commettre. Sans être désagréable à suivre pour autant, "Dixieland", dont le titre reste une énigme tout comme cette laverie en plan final qui porte ce nom, reste fade et prévisible pendant presque toute sa durée. Heureusement, il finit par surprendre grâce à un événement surgissant sur la fin du métrage. Sauvé de justesse…
Alexandre RomanazziEnvoyer un message au rédacteur