DE L’OMBRE A LA LUMIERE
Classique autant que décevant
« De l’ombre à la lumière », récit légèrement romancé de la vie d’un boxeur qui aura redonné espoir aux petites gens, perdus dans la misère généralisée de la crise de 29, ne restera pas dans l’histoire du cinéma, comme le grand film qu’on espérait. Si on voit bien ce qui a pu attirer dans l’histoire de ce héros populaire, on a du mal, dans la deuxième partie du film, à trouver un réel intérêt, à la série de combats, certes élégamment et efficacement mis en scène, qui a lieu sous nos yeux. Car la première partie du film est beaucoup plus intéressante historiquement, et s’avère porteuses d’enjeux dont on ne connaît pas le dénouement dès le départ.
Russell Crowe est une fois de plus impressionnant, en homme humilié par sa situation précaire, lui qui a travaillé toute sa vie. La scène où il se voit contraint d’aller mendier auprès de ses amis de la fédération, pour pouvoir récupérer ses enfants, est un grand moment de détresse, qui ne peut que bouleverser. Face à lui, plus qu’une Renee Zellwegger en parfaite épouse réservée, on notera la présence ambiguë mais fidèle, de Paul Giamati (Sideways), tout en nuances et en bonhomie. Malgré un travail remarquable sur la photographie, « De l’ombre à la lumière » vaut surtout pour ces personnages, perdus sur fond de misère extrême. Celle-ci devient surtout palpable lors d’une visite forcée dans les bidon-villes de Central Park (appelées les Hoovervilles) ou des rendez-vous au secours populaire, et aurait dû être le sujet central du film, trop porté sur de classiques matches de boxe.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur