BRODEUSES
Un chef-d'œuvre de poésie et de bonté. Préparez vos mouchoirs…
Ah lala… Qu'elle est belle, cette Claire, avec ses longs cheveux roux, tout bouclés. Elle semble être l'héroïne d'un conte de Perrault. Ce n'est pas sur les épaules qu'elle porte son fardeau, mais dans son ventre, avec la naissance prochaine d'un bébé non-désiré. Il lui faut du temps, du calme, une bonne dose de tranquillité pour qu'elle puisse réfléchir posément. Mme Mélikian lui offrira la douceur qu'elle espérait. Ah lala… Quelle est belle, cette Mme Mélikian, avec ses robes noires, la douceur dans les mains et la douleur dans les yeux. Chacun de ses gestes racontent une histoire, et le film prend de l'ampleur à mesure qu'avance sa broderie.
Eléonore Faucher sait décidément ce qu'elle fait. Chaque plan, chaque lumière, chaque seconde devient une petite merveille pour les yeux et pour le cœur. On déborde de joie en voyant Claire s'envoler au vent des chansons de Louise Attaque, on partage son angoisse face à cette grossesse non-désirée. La toute jeune Lola Naymark montre à la perfection que le métier d'actrice est décidément fait pour certains. Le film rappelle immanquablement « Peau de vache », court-métrage d'Eustache-Matthieu, qui avait reçu un prix à Cannes. Gageons que ce film-là aura la même vie.
Lucie AnthouardEnvoyer un message au rédacteur