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À PERDRE LA RAISON

Un film de Joachim Lafosse

CONTRE : Niveau -1 - Etude de fait

Murielle et Mounir forment un jeune couple amoureux et passionné. Depuis le début de leur relation, leur vie est rythmée par le père adoptif de Mounir, le docteur Pinget, qui fait travailler Mounir dans son cabinet, l’héberge, va leur payer leur lune de miel, leur donner une partie de son appartement comme premier logement… Petit à petit, l’omniprésence du docteur va peser sur le couple, et surtout sur Murielle, qui ne sort que très peu de chez elle…

Difficile exercice que celui de s’inspirer d’un fait divers des plus glauques pour en tirer un œuvre de fiction : faut-il tenter de retranscrire la réalité, ou bien est-il préférable de s’émanciper du réel pour y apposer ses propres thèmes ? Joachim Lafosse, jeune cinéaste belge, a du se poser la question, tant son film hésite constamment entre les deux approches. D’un côté, un réalisme des situations et des dialogues, de l’autre, une volonté de cinéma « à l’américaine » basée sur un casting et une mise en scène influencés par Jacques Audiard.

L’intention de base est louable, dans cette envie de comprendre l’incompréhensible, sans l’excuser, mais en cherchant dans les mécanismes déformés d’un trio où la perversion fait office de relation intime. Quand il laisse ses acteurs, excellents, s’exprimer, le film offre de belles choses. C’est lorsqu’il se complaît dans des cadrages anxiogènes, un montage « à suspense » et un discours douteux sur le néo-colonialisme, que le film énerve, agace. En entretien, Lafosse se revendique d’un cinéma à la fois grave et populaire. Mais n’est pas Audiard qui veut…

Frederic WullschlegerEnvoyer un message au rédacteur

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